Brèves Ined : la France a la fécondité la plus élevée d’Europe
L’indicateur de fécondité est resté stable en France entre 2018 et 2019 après avoir baissé de 2,02 enfants par femme en 2010 à 1,84 en 2018. Remis dans leur contexte mondial, ces chiffres démontrent l’originalité de la situation française.
La fécondité est en général plus élevée en Europe du Nord qu’en Europe du Sud. Pour expliquer ce contraste, les démographes évoquent le statut des femmes, plus défavorable au Sud qu’au Nord : les inégalités entre femmes et hommes y sont plus marquées et les tâches au sein du couple, moins bien partagées. Les femmes ne souhaitent pas d’une vie de mère au foyer comme leurs mères ou leurs grand-mères. Les couples repoussent donc à plus tard l’arrivée d’un enfant s’il ne leur est pas possible de concilier travail et famille.
En Europe de l’Est, la fécondité s’est effondrée après la chute du Mur en 1989…
La transition vers une économie de marché qui a suivi a initié une période d’austérité économique et les politiques sociales de l’État ont reculé. Les jeunes femmes ont repoussé leurs grossesses à plus tard. L’indicateur resté très bas pendant une décennie est néanmoins en train de se relever rapidement dans un certain nombre de ces pays ex-communistes.
Un indicateur qui fluctue également dans les pays Occidentaux
Quant à la France, il convient de relativiser la baisse de son indicateur ces dernières années. La fécondité a baissé de 23% entre 2007 et 2018 aux État-Unis et de 17% entre 2008 et 2018 au Royaume Uni. La France, sans faire exception, a connu une baisse bien plus modeste (moins 8 % entre 2008 et 2018).
Malgré cela, elle est le le pays d’Europe où la fécondité est la plus élevée en 2018. Sans doute un résultat des politiques sociales et familiales qui ont amorti le choc de la crise et les effets du chômage.