Articles récents \ Île de France \ Politique Paris rend hommage à Joséphine Baker
Le 3 Juin 2019, officiel.les et anonymes se sont retrouvé.es à Paris pour honorer une icône féministe: Joséphine Baker. Pour les 113 ans de la chanteuse, la mairie de Paris a dévoilé une plaque à son effigie, en collaboration avec l’ambassade des Etats-Unis. Entre chants et discours, retour sur une cérémonie riche en émotions.
J’ai deux amours dans la vie : mon pays et Paris. C’est par ces doux mots qu’a commencée la cérémonie en l’honneur de Joséphine Baker. 113 ans, jour pour jour après la naissance de la chanteuse, Paris lui a rendu hommage en inaugurant une plaque à son nom devant un lieu hautement symbolique : son cabaret au 40, rue Pierre-Fontaine dans le 9ème arrondissement. C’est à deux pas du Moulin Rouge, que se sont succédé.es chanteuses et orateurs/oratrices. Parmi elles/eux, des élu.es, des artistes et l’un de ses fils, Jean-Claude Bouillon-Baker. Devant une centaine d’anonymes, elles/ils ont évoqué chacun.e à leur manière le symbole féministe que représente Joséphine Baker.
Delphine Bürkli, maire LR du 9ème arrondissement parle d’une femme «libre qui a su se libérer des conventions sociales à une époque où cela n’était pas facile… elle incarne l’émancipation des femmes et la lutte contre les discriminations en tous genres.» Hélène Bidard, adjointe à la Maire de Paris chargée de l’égalité femmes/hommes, confirme: «elle a lutté contre toutes les discriminations pendant toute sa vie. C’est un symbole d’humanisme, c’est pourquoi nous lui avons rendu hommage avec cette plaque.» Son fils affirme avoir été témoin de «son courage physique.» Un qualificatif qui lui sied bien tant ce courage est présent dans son parcours. Elle a pris part à la résistance pendant la seconde guerre mondiale, lutté pour les droits des Afro-Américain.es aux côtés de Martin Luther King et s’est affirmée en tant que femme libre à un moment où les femmes étaient moins émancipées qu’aujourd »hui. Cela fait d’elle une icône féministe et humaniste.
Plus qu’une artiste
La liberté. C’est sans doute ce qui décrit le mieux la Franco-Américaine. Non contente d’avoir cassé les codes comme lorsqu’elle dansa avec des bananes en guise de bas, Joséphine Baker inspire les actrices/acteurs du music-hall actuel, comme Brian Scott Bagley. Selon lui : «la cérémonie était importante car Joséphine Baker était une femme libre quand d’autres n’ont pas cette force. C’est très inspirant pour moi qui suis un homme homosexuel.»
Autre artiste présente, Charlène Duval rapporte qu’il « faut avoir un caractère abominable pour faire une carrière comme la sienne… c’est ce caractère qui lui a permis de promouvoir la tolérance.»
Entre 2014 à 2019, à Paris, le nombre de rues de femmes est passé de 4 à 12%, sous l’impulsion de Catherine Vieu-Charier, adjointe chargée des questions relatives à la mémoire et d’Hélène Bidard, alors que la moyenne nationale est de 2%.
Cette plaque honore une icône féministe et s’inscrit dans un processus de reconnaissance des femmes.
Clément Rutin 50-50 magazine