Articles récents \ France \ Société MeToo dans les rédactions au Festival International du Journalisme
Quelques centaines de personnes s’étaient données rendez-vous à Couthure-sur-Garonne le week end du 13 juillet à l’occasion du Festival International du Journalisme organisé par le groupe Le Monde. Pendant ces trois jours, les participant.e.s étaient invité.e.s à écouter des conférences sur 7 thématiques différentes. La styliste Marie Kock et le journaliste Mathieu Deslandes ont animé les conférences sur le mouvement Me Too. L’objectif de ces rencontres étaient de réfléchir ensemble à l’impact de ce mouvement sur les rédactions.
Neuf mois après le début des révélations sur l’affaire Weinstein, plusieurs journalistes et spécialistes de ce sujet ont pu échanger avec les participants du Festival International de Journalisme pour se poser des questions sur les conséquences du mouvement, en particulier dans les rédactions.
Si la plupart des intervenant.e.s sont d’accord pour dire qu’elles/ils n’avaient pas réalisé l’impact qu’aurait l’affaire Weinstein, elles/ils assurent tou.te.s que les rédactions ont immédiatement mis des moyens à leurs dispositions pour travailler sur ce sujet. Chez BuzzFeed par exemple, une cellule d’investigation a été mise en place pour travailler sur des affaires similaires. La rédaction a aussi lancé un appel à témoignages « avec l’idée que si vous êtes victime vous avez un moyen sûr pour parler« , explique le journaliste de BuzzFeed David Perrotin. Au journal Le Monde, tous les services ont été mobilisés pour enquêter dans leurs secteurs (sport, culture, politique…) sur des affaires de harcèlement ou d’agression sexuelle.
Cependant, travailler sur ce type d’affaires est délicat pour les journalistes. Par exemple, chez BuzzFeed aucune enquête n’est publiée sans l’accord de la plaignante. Les journalistes de cette rédaction se sont réuni.e.s à plusieurs reprises avec les journalistes de Mediapart pour dégager des principes à tenir pour ce genre d’affaires. Du côté du journal Le Monde, chaque publication fait suite à un débat en interne.
Une remise en question à l’intérieur des rédactions
Si le mouvement MeToo a modifié la façon de travailler des journalistes sur ce genre d’affaires, cela a aussi posé des questions en interne. Le Monde a, par exemple, mis en place des interventions auprès des journalistes pour travailler sur les problèmes de harcèlement sexuel. Cette année, le quotidien peut se targuer d’avoir atteint la parité au sein de sa rédaction.
Pour conclure ces discussions autour du mouvement MeToo au sein des rédactions, la journaliste allemande, Romy Strassenburg, appelle les femmes journalistes à être « malignes » car se sont elles qui peuvent aider à la révélation d’affaires similaires partant du principe qu’il est plus facile pour une femme de se confier à une autre femme ce que confirme les journalistes hommes présents.
Chloé Buron 50-50 magazine