Articles récents \ Chroniques Les aventures de ces dames
Partie à l’âge de 8 ans avec sa mère au Sénégal pour distribuer des vivres, Elodie Hué est animée très tôt par le désir de venir en aide aux autres. Cheffe cuisinière de formation, en 2016, elle allie son savoir-faire à la solidarité, autour d’un projet : le RECHO.
Une pincée de bonne idée
Forte de son expérience auprès de grands chefs étoilés, Elodie Hué décide de transmettre sa passion, dans le premier restaurant associatif de Paris, à des jeunes en réinsertion professionnelle, qu’elle accompagne jusqu’au diplôme. S’ensuivent des ateliers de cuisine qu’elle anime pour différents séminaires professionnels. Avec son amie Vanessa Krycève, elle découvre l’univers du Food-Truck à l’occasion d’une exposition sur l’alimentation. Cette expérience sera à l’origine d’un beau projet : le RECHO.
C’est autour d’un dîner, en avril 2016, que les deux jeunes femmes vont exprimer le souhait de retravailler ensemble et de réunir leurs passions communes : la cuisine et l’aide. Au moment où la crise migratoire sévit dans toute l’Europe, ces deux cheffes veulent amener de la bonne humeur dans les camps de réfugié.e.s. Elles ne veulent pas se contenter de distribuer des repas, mais partager ce moment de cuisine avec elles/eux et les traiter comme leurs véritables invité.e.s. 10 autres jeunes femmes s’associent à ce fabuleux appel de solidarité, REfuge, Chaleur et Optimisme, les jalons de RECHO posés, il est temps de passer à l’action.
Une cuillerée d’aventure
Leur food-truck est financé par une souscription en ligne. Tou.te.s les participant.e.s ont leur nom inscrit sur le camion. A son bord, elles commencent leurs missions au Camp de Grande-Synthe dans le Nord, près de Dunkerque, où vivent 1300 réfugié.e.s. Avec près de 10 500 repas servis en 3 semaines, la première mission est un franc succès. Dans un camp constitué à 90% d’hommes, les femmes du RECHO souhaitent revendiquer leur genre. À travers un premier atelier consacré aux dolmas, plat typiquement arménien et habituellement confectionné par des femmes, le RECHO inverse les rôles en laissant les hommes préparer ce met pour les femmes du camp, qu’ils verront pour la première fois. Au-delà de la cuisine, l’association a su leur rendre la parole. Grâce à cette expérience, les femmes du RECHO ont eu l’envie de créer une opération orientée exclusivement vers les femmes migrantes et réfugiées, afin qu’elles se retrouvent à travers la cuisine.
Une poignée de projets
Avec une première mission réussie, l’aventure continue avec une seconde dans le même camp. D’autres missions en Belgique, pendant tout le mois d’août 2017, qui rassemblent toujours plus de bénévoles. ; Pour cette nouvelle année, le RECHO a encore plein de recettes dans son sac ! Avec un arrêt dans la ville d’Arras, l’association se lance le défi de préparer 200 repas pendant 15 jours. Le camion vise l’Italie pour 2019, avec un stop à Paris, en mars 2018, pour la soirée Street Party du RECHO.
Le RECHO est soutenu par des personnalités comme Camille Cottin ou Antoine de Caunes.
Juliette Jean-Claude 50-50 magazine