Articles récents \ France \ Économie Soutien financier, juridique, matériel, la Fondation des Femmes accompagne les associations
Les fonds, publics et privés, sont le nerf de la guerre pour les associations de défense des droits des femmes. Pourtant, ces dernières se sont habituées à faire des miracles avec de micro-financements, à composer avec le plus petit budget de l’Etat, et au peu d’intérêt des fondations d’entreprises et des mécènes… La Fondation des Femmes a été fondée, en mars 2016, pour pallier à la pénurie de financements des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes, et qui combattent pour l’égalité femmes/hommes.
Face à la carence de financements des associations, Anne-Cécile Mailfert, la présidente et fondatrice, a décidé en 2016 de créer une structure d’aide financière, matérielle et juridique : la Fondation des Femmes.
Le soutien financier
La Fondation des Femmes est la première structure nationale dédiée à la collecte et au soutien de projets en faveur de l’égalité femmes/hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes. Un exemple de levée de fonds organisée par la Fondation des Femmes est la course de Relais solidaire contre les violences faites aux femmes, organisé tous les ans au mois de novembre.
Les associations sont sous financées, en partie, parce que la levée de fonds demande énormément de temps et d’investissement. Celles qui travaillent sur le terrain n’ont ni le temps, ni les moyens, ni l’expérience d’organiser des événements de collecte.
« Nous avons étudié la question des financements. Il y a un déficit fort sur la question des droits des femmes. Les financements publics sont peu élevés et les financiers privés ne s’engagent pas sur la question des femmes […] Dans d’autres secteurs, comme la lutte contre le sida, on s’est rendu compte que la mobilisation financière des citoyen-ne-s sur ce sujet, a permis à celui-ci de se développer et a contraint l’Etat à se saisir du problème. C’est une dynamique que l’on veut construire » explique Anne-Cécile Mailfert.
La Fondation des Femmes, en partenariat avec d’autres organisations féministes, a été à l’initiative du rapport plus que nécessaire « Où est l’argent pour les droits des femmes, une sonnette d’alarme », rendu public le 15 septembre 2016. Il a mis en lumière l’urgence de revoir la répartition des financements en fonction de l’ampleur des besoins. Depuis la publication du rapport, Anne-Cécile Mailfert a noté une prise de conscience chez les féministes. Les associations ont moins peur de demander des financements, de négocier les subventions, de parler ouvertement d’argent. En moins d’un an, la prise de conscience s’est généralisée. « Les associations ont intégré l’argent dans leur discours et dans leurs revendications. Il y a eu un changement, qui ne s’est certes pas traduit en termes de financement public, mais aujourd’hui systématiquement les associations se posent la question de l’argent ».
Les financements publics n’ont pas encore suivi cette nouvelle dynamique. L’absence de ministère des Droits des femmes n’est pas une bonne chose. Le cabinet de Marlène Schiappa est réduit à 5 collaboratrices/collaborateurs. Après le discours du 25 novembre d’Emmanuel Macron, l’ensemble des associations se sont élevés contre le manque de moyens pour les droits des femmes.
Le soutien matériel
Pour survivre, les associations doivent faire face à une variété de défis, dont celui de trouver des locaux peu chers, et d’être visibles sur les réseaux sociaux.
La Fondation des Femmes a répondu aux besoins d’infrastructure de certaines d’entre elles.
Les réseaux sociaux et les sites de présentation sont les vitrines des associations. Peu d’entre elles en ont réellement conscience. Le travail de terrain est certes primordial mais, en 2017, la visibilité en ligne est vitale. Face à cette constatation, la Fondation des Femmes a convié, en janvier 2017, une vingtaine d’associations œuvrant pour les droits des femmes à une journée de formation dédiée aux outils numériques. Les associations ont bénéficié de la présence de professionnel-le-s des entreprises Facebook, Change.org, Google For NonProfits et HelloAsso, qui leur ont présenté leurs outils et leur ont enseigné comment les utiliser au mieux. Des bénévoles ont ensuite accompagné chaque association dans la mise en pratique des outils numériques présentés.
La force juridique
Soutenue par des juristes et des avocat-e-s engagé-e-s et déterminé-e-s à faire avancer l’état du droit et la jurisprudence sur les violences sexistes et à lutter pour une égalité effective entre les femmes et les hommes, la Fondation des Femmes a pour objectif de construire une jurisprudence contre toutes les formes de discriminations sexistes et contre toutes les formes de violences faites aux femmes. Le droit est une arme pour celle qui sait s’en servir. Pour chaque violence, chaque discrimination, il doit y avoir une décision de justice qui condamne son auteur, pour qu’enfin l’impunité ne soit plus la règle.
La Fondation des Femmes est, notamment, à l’origine, avec 4 autres associations de la plainte contre Touche pas à mon poste auprès du CSA faisant suite à l’émission du 7 décembre 2016 au cours de laquelle Cyril Hanouna avait fait toucher son sexe à une chroniqueuse, alors que l’émission avait déjà été mise en demeure par le CSA après qu’un chroniqueur ait embrassé la poitrine d’une invitée alors que celle-ci avait exprimé son désaccord.
Salome 50-50 magazine