Articles récents \ France \ Société Prix Madiba : en faveur de l’autonomisation des femmes et contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles
Dans le cadre de la Journée Internationale des Migrant-e-s, célébrée chaque année le 18 décembre, le Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations (FORIM) met en œuvre le PRIX MADIBA. Ce prix vient récompenser des initiatives, actions et projets portés par des Organisations de Solidarité Internationale issues de l’Immigration membres ou non du FORIM, dans les domaines du codéveloppement, de l’inclusion sociale et professionnelle, du vivre ensemble, de la cohésion sociale et de la citoyenneté, dans le pays d’accueil, en France, et/ou dans le pays d’origine.
La troisième édition 2016 du PRIX MADIBA a mis à l’honneur des initiatives portées dans le domaine de l’autonomisation des femmes et de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles.
Aujourd’hui encore trop nombreuses sont les femmes qui subissent les différentes formes de violence : physique, sexuelle, verbale, psychologique, administrative et/ou économique.
Avec un accès réduit et/ou manque d’accès à l’éducation et aux formations professionnelles, l’accès inégal au marché de travail, la charge de travail supérieure à celle des hommes, l’accès limité aux soins et à la santé, les femmes continuent à être victimes d’inégalités de genre. Que ce soit dans une situation de paix ou de conflit, les femmes ne sont pas épargnées par les violences physiques aussi.
On constate l’augmentation du nombre de femmes et de jeunes filles qui fuient des pays comme la Syrie, l’Afghanistan ou l’Érythrée où elles ont subi la persécution, les violences et les violations des droits humains. Bien que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles soient évoquées de manière décisive dans l’Agenda 2030 en tant qu’éléments indissociables du développement durable, une réelle reconnaissance de leur situation, de leurs droits et de leurs besoins, ainsi que les réponses apportées en la matière restent trop souvent des vœux pieux. C’est dans ce contexte que les associations de migrant-e-s, notamment celles des femmes, représentent un véritable levier à l’amélioration des conditions de vie des femmes et de jeunes filles dans leur pays d’origine et d’habitation. Porteuses d’une double culture, ces associations participent activement à l’autonomisation financière et administrative, tout en renforçant les capacités des femmes sur les deux espaces à travers le transfert des compétences, des savoirs faire, des valeurs, mais aussi à travers la mise en œuvre des projets de développement local.
Ainsi, 21 associations des migrant.e.s se sont portées candidates au PRIX MADIBA en présentant des initiatives solidaires visant à améliorer les conditions de vie de milliers de femmes et jeunes filles dans les différents coins du monde : Bolivie, Mali, Algérie, Cameroun, Angola, etc.
Les projets récompensés
Quatre projets ont été distingués et récompensés dans le cadre du PRIX MADIBA.
3ème PRIX : Le projet « Amélioration de la situation alimentaire du village de Tiréli et l’augmentation des revenus des groupements de femmes au Mali », mis en œuvre par l’association pour le développement économique et social en Afrique (ADESAF). C’est un projet qui vise à contribuer à l’autonomisation des femmes du village de Tiréli, en les faisant suivre des formations professionnelles en agro-écologie, gestion d’une association, gestion financière, comptabilité, etc. afin de les permettre ensuite d’être autonomes et capables de mener une activité génératrice des revenus.
2ème PRIX : « Le projet d’autonomisation des jeunes filles et femmes de Diongaga, Cercle de Yélimané, Région de Kayes, Mali », mis en œuvre par l’association des jeunes de Diafounou-Diongaga en France (AJDDF). Cette initiative est née d’un besoin constaté en matière d’alphabétisation des femmes et de jeunes filles en zones rurales au Mali. Bien qu’elles soient déterminées à jouer un rôle économique à part entière, très souvent elles peinent à progresser, car leur analphabétisme ne leur permet pas de bénéficier facilement d’appui technique ou financier pour renforcer leur organisation. Suite au projet mis en œuvre par l’Association AJDDF, près de 210 femmes et jeunes filles ont pu suivre une formation d’alphabétisation.
Grand PRIX : Le projet « Accompagner des mères célibataires du quartier Paraiso à Bogota dans la mise en place d’une activité de petite restauration » mis en place par l’association Voyage et Sens. Le quartier Paraiso concentre le plus grand nombre de déplacé.e.s de la guerre civile. 76% des habitants du quartier se situent sous le seuil de pauvreté. La majorité des familles sont monoparentales et arrivent difficilement à couvrir leurs besoins primaires. Ainsi donc le projet visait à organiser et mettre en place une formation de remise à niveau de base, de petite restauration, à la microentreprise afin de permettre aux femmes bénéficiaires de mener des activités de petite restauration, leur permettant de gagner leur autonomisation financière.
Le PRIX DU PUBLIC a été remporté par l’association Migration Solidarité et Echange pour le Développement (AMSED) pour l’initiative « Promouvoir l’autonomie de jeunes filles de la Wilaya de Tizi-Ouzou en favorisant leur insertion professionnelle par la formation technique dans le recyclage du textile usagé (Algérie) ». En effet, le PRIX DU PUBLIC est un dispositif mis en place sur la page Facebook du FORIM permettant au public large de voter pour l’initiative de son choix.
Le projet qui a remporté le PRIX DU PUBLIC visait à améliorer les conditions de vie des femmes dans la Wilaya à travers leur implication dans le processus innovant de recyclage de vêtements et tissues usés. L’initiative a réussi à mobiliser près de 100 femmes de la commune, tout en contribuant à renforcer leur rôle et place dans la vie de la communauté.
La cérémonie était intégrée à la journée de réflexion « Je résiste, j’existe: Récits d’une lutte cachée », organisée le jour même par le FORIM afin de valoriser les associations qui luttent pour une plus grande (re)connaissance du rôle, de la place et des apports des femmes dans les sociétés d’origine et d’accueil.
FORIM