Société Les Etats Généraux de l’égalité filles-garçons : Paris mobilisé contre les stéréotypes
Quel est le contexte de création des Etats Généraux de l’égalité ?
La première édition a eu lieu en 2010 : nous avions rassemblé des enseignant-e-s, des éducateurs-trices et des jeunes. Le contexte était alors différent : nous devions faire face à un désengagement de l’Etat sur ces questions. La loi de 2001 et la circulaire de l’Education nationale de 2003, relatives à l’éducation à l’égalité et à la sexualité dans les écoles, instaurant trois séances obligatoires de sensibilisation durant le parcours scolaire de l’enfant, n’étaient toujours pas appliquées. Il y avait notamment une absence d’actions de pilotage à la fois au niveau local et national.
Quels sont les objectifs des Etats Généraux de l’égalité ?
La seconde édition des Etats Généraux a donné la possibilité aux acteurs travaillant auprès des enfants et des jeunes dans l’espace parisien d’échanger, de se réunir pour débattre, de mutualiser les expériences, de travailler sur les modes de repérage des stéréotypes sexistes. Ces Etats Généraux ont pour objectif de faire connaître les outils disponibles. Il y a un besoin urgent de sensibiliser les professionnel-le-s des centres de loisirs, des bibliothèques, des crèches, des équipements sportifs… Ainsi, nous avons présenté, lors de ces Etats Généraux, un guide des ressources pour les actions d’éducation à l’égalité filles-garçons *. Ce guide est un outil didactique qui traite les différentes questions relatives à l’égalité filles-garçons. Il sera remis à tous les professionnel-le-s concerné-e-s.
Quels sont les projets de la mairie de Paris pour l’année 2013 ?
Nous savons qu’un certain nombre de représentations sexistes sont véhiculées dans ces structures extra-scolaires et intégrées dès le plus jeune âge. Ces représentations sexistes sont portées par le modèle familial et l’environnement social, à travers le comportement des adultes et les outils de socialisation que sont notamment les jouets, les livres, les logiciels informatiques, les vidéos et les films… En conséquence, il incombe aux adultes de permettre aux jeunes générations d’accéder à la liberté de choisir et non aux injonctions liées à leur sexe, à leur milieu.
2013 sera consacré à la promotion de l’égalité dans l’Education nationale. Mais la Ville de Paris veut également compléter cette action par la formation de tous ses personnels. Il y a notamment un projet sur les crèches élaboré avec Christophe Najdovski, Adjoint au Maire de Paris chargé de la petite-enfance, sur la formation et la sensibilisation à l’égalité des personnels des crèches, ainsi qu’un projet de convention avec le rectorat sur l’orientation professionnelle des garçons vers des métiers dits « féminins ».
Un vœu vient également d’être voté au Conseil de Paris pour une charte de partenariat avec un certain nombre de distributeurs de jouets. Nous allons travailler sur les outils, les catalogues, les jouets, les livres, etc.
En tant que féministe, je suis ravie que nous ayons une ministre des Droits des femmes fortement engagée sur toutes ces dimensions. Le travail de la Mairie sera d’autant plus facilité que le cadre national est propice, favorable à la promotion de l’égalité filles-garçons.
Propos recueillis par Sophie Louy – EGALITE
* Guide des ressources pour les actions d’éducation à l’égalité filles/garçons.
Rédaction : Sylvie Cromer, sociologue ; Danielle Hourbette, Docteure en sciences de l »éducation ; Suzanne Robichon, Cheffe de projet à l’Observatoire de l’égalité femme-homme de la ville de Paris