Société Crèchequisepasse pour les bébés ?
Comment, quand s’est créé le collectif créchequisepasse ?
Le collectif s’est créé très récemment, face au constat de la galère à laquelle sont confrontés tous les parents et futurs parents pour avoir accès à des places en crèche publique. Le problème n’est pas nouveau, mais nous sommes nombreu-ses-x à y être confronté-es aujourd’hui directement, et nous n’oublions pas les engagements pris par François Hollande pendant la campagne présidentielle de développer l’accueil de la petite enfance.
Qui fait partie du collectif ? Y a-il beaucoup de pères ou de futurs pères avec vous ?
Le collectif est constitué de futures mamans qui doivent chercher une place en crèche parfois dès leur troisième mois de grossesse, des mamans et des papas aujourd’hui confrontés à des refus. Les papas, s’ils ne sont pas majoritaires, sont bien présents : Fabrice, Florent, Sylvain, Jonathan, Alix,…
Quels sont les objectifs du collectif ?
Nous voulons que le gouvernement s’attèle au problème de la carence de places en crèche et qu’il le fasse en favorisant des modes de garde publics ou associatifs (et non ceux à but lucratif qui sont en plein essor), pour d’une part, assurer une égalité d’accès aux modes de garde collectifs à tou-te-s les citoyen-ne-s, sur tout le territoire, mais aussi pour garantir que des critères de rentabilité ne régissent pas la manière dont nos enfants sont accueillis, ni les conditions de travail des professionnel-le-s de la petite enfance.
Vous-même quel est votre problème de garde ?
J’habite dans le 91 et suis enceinte de 7 mois. J’ai dû présenter une demande de place en crèche dès mon 3ème mois de grossesse, et me suis vue conseillée de chercher tout de suite une assistante maternelle tant la liste d’attente est longue et le nombre de places très faible.
Vous avez été reçu par un membre du cabinet de Dominique Bertinotti, que vous a-t-il dit ?
Nous avons été reçus par Nicolas Perrin, chef de cabinet de Madame Bertinotti, qui nous a redit que la ministre déléguée à la famille allait abroger le décret Morano (1), et organiser une concertation auprès de parents, des élus locaux et des professionnel-le-s de la petite enfance, dans 4 régions considérées comme représentatives (Pays de Loire, Bourgogne, Nord Pas de Calais, Midi Pyrénées) d’ici la fin de l’année. La convention d’Orientation et de Gestion entre l’Etat et la CAF va aussi permettre d’aborder la question des affectations budgétaires à la politique de la petite enfance.
Nous ne pouvons que saluer ces démarches de concertation et d’évaluation, mais regrettons de nous entendre dire que ce gouvernement n’a pas d’avis spécifique sur le sujet public/privé et qu’il avisera à l’issue de cette concertation, dans des conclusions qui ne seront présentées qu’à la fin du 1er semestre 2013. Cette question d’une politique publique de la petite enfance relève d’un véritable choix de société et doit être portée par une volonté politique forte, à l’heure où les coupes budgétaires remettent toujours plus en cause l’intervention de l’Etat dans des services public pourtant garants de l’égalité républicaine (santé, école, etc.).
Quelle suite comptez-vous donner à cette action, en avez-vous prévu d’autres ?
Nous allons rester plus que vigilant-e-s et poursuivre notre mobilisation. Une pétition a été lancée pour inviter chacun-e à soutenir notre démarche. Nous allons poursuivre les contacts entamés avec différentes organisations et collectifs intéressés par le sujet (associations de parents, de professionnels, féministes…) et n’hésiterons pas à soutenir les engagements qui seront pris, comme à renouveler des actions si on ne voit rien venir…
Propos recueillis par Caroline Flepp — EGALITE
(1) Décret du 7 juin 2010 qui assouplit les règles d’accueil des crèches afin d’accueillir davantage d’enfants.