Société « Jeunes pour l’égalité » sensibilise les lycéen-ne-s à l’égalité filles-garçons
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Détail d’une affiche réalisée par des élèves du lycée Charles-Baudelaire d’Evry (91).
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Le programme « Jeunes pour l’égalité » a été lancé en 2011 par la région Ile-de-France afin de promouvoir la culture de l’égalité filles-garçons dans les lycées. « C’est un projet qui répond à une demande d’égalité entre filles et garçons, sociale et territoriale », souligne Henriette Zoughebi, à l’origine de ce projet, lors de la journée de restitution du dispositif, le 22 juin dernier au conseil régional. A cette occasion, les lycéens et lycéennes ont présenté leur travail, réalisé tout au long de l’année, au cours d’ateliers d’expression et de création.
Un projet de citoyenneté lycéenne
Dix-huit lycées à travers toute la région parisienne ont participé au programme. Soit 955 adultes et 4 000 jeunes, mobilisés lors de séances de sensibilisation, qui ont permis à tous ces jeunes d’échanger et de discuter autour des questions d’égalité.
Orchestrées autour des représentations sexuées de soi et des métiers et de leurs conséquences sur l’orientation, la liberté sexuelle, les violences sexistes, la laïcité et l’égalité filles-garçons, les séances ont notamment eu l’avantage de donner la parole aux lycéen-e-s et de connaître leurs sentiments et leurs expériences. Ce projet s’inscrit dans une volonté du conseil régional de diffuser la culture de l’égalité dans les lycées : « La région, dans le cadre de sa compétence éducative, a voulu réagir face à la non-mixité de certaines formations, la reproduction des inégalités, l’ampleur des violences subies par les jeunes, les discriminations dont elles ou ils sont victimes au quotidien. »
Des classes de lycées techniques et professionnels, parfois uniquement composées de garçons, ont ainsi pris part à ce dispositif. Les garçons ayant participé à l’aventure se sont, pour beaucoup, dits très motivés et déterminés à changer : « Cela m’a fait réfléchir au comportement que j’aurai à l’avenir », confie Sami de Trappes (78). « Je vais réfléchir aux préjugés que j’avais », ajoute Jules de Paris.
Quatre associations (*) ont participé à la présentation d’outils de sensibilisation réalisés par les élèves. Photos, textes, affiches, théâtre-forum, émissions radiophoniques, ou encore musiques ont ainsi été créés pour informer et dénoncer les inégalités et les stéréotypes. (Ecouter des textes écrits et dits par des élèves du lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen (93))
Un espace de parole
Entendre la voix des jeunes a été le premier souhait de Henriette Zoughebi : « Nous avons essayé de créer des espaces de parole, de liberté sur des sujets qui sont parfois tabous ». Lors de la journée de restitution, la vice-présidente a été, comme le reste de la salle, très émue par les chansons et les textes déclamés par ces jeunes.
Outre les sujets du quotidien, le sexisme ordinaire ou le partage des tâches ménagères, certain-e-s lycéen-ne-s ont fait part d’expériences douloureuses et intimes tels que le viol, l’inceste ou encore l’excision. Ils-elles ont pu bénéficier d’une écoute et d’un accompagnement des équipes éducatives, les lycéen-ne-s ayant subi de graves violences ont été orienté-e-s vers des associations compétentes.
Grâce aux discussions et aux différents ateliers mis en place par les associations, les lycéen-e-s ont pu prendre conscience des inégalités qui subsistent en France. « Ces séances m’ont permis de réfléchir aux solutions possibles pour que nous, les jeunes d’aujourd’hui, nous arrêtions ces stéréotypes et ces inégalités », confie Katrina.
Beaucoup ont exprimé leur souhait d’une sensibilisation aux inégalités et au sexisme dès le plus jeune âge. Comme cette jeune fille de Sainte-Geneviève-des-Bois (91), qui aimerait « changer l’éducation des tout-petits afin que, plus grands, ils soient tous sur un pied d’égalité ».
Le jour de la présentation des travaux, chacun et chacune était fier-ère de montrer le travail effectué. Les garçons et les filles confiaient avoir mesuré l’importance des changements à faire pour parvenir à une société égalitaire dans les différents milieux de la société. « C’est à nous de faire changer les mentalités », soulignait Alison, lycéenne de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Un bilan positif pour la région Ile-de-France, qui a décidé de reconduire le dispositif en 2012-2013.
M C – EGALITE
(*) L’Adric (Agence de développement des relations interculturelles pour la citoyenneté), la Compagnie Désamorces, la Maison de l’arbre et la Maison des écrivains et de la littérature.