Biennale de l'égalité en Bretagne A la SNCF, l’égalité femmes-hommes, c’est possible
Depuis août 2011, Marie-Hélène Busson est chef de projet diversité à la direction régionale de la SNCF-Bretagne. Une fonction unique en France. Elle a tenu à être partenaire de la Biennale de l’égalité qui se tient les 9 et 10 décembre à Saint-Malo parce qu’elle pense que pour faire avancer l’égalité, il faut en parler.
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Comment définissez-vous votre rôle de chef de projet diversité ?
J’ai été nommée en août dernier à ce poste, ce qui est une première nationale. C’est un choix d’organisation qui est propre à la région Bretagne. A la SNCF, la diversité couvre plusieurs grandes questions : l’égalité femmes/hommes bien sûr, mais aussi le travail des personnes handicapées, l’alternance et la modulation des temps de travail (temps partiels ou départs progressifs en retraite). La SNCF a depuis très longtemps signé des accords avec les partenaires sociaux sur toutes ces questions. Mon rôle est de promouvoir ces engagements en interne et en externe. Quand je présente l’entreprise, je présente d’abord ses valeurs qui sont l’égalité, la diversité, l’environnement, etc.
Concrètement, comment se manifeste l’égalité femmes/hommes à la SNCF ?
Dans l’accord signé par la SNCF, il y a un paragraphe sur le recrutement. La politique générale de l’entreprise est de dire que chaque métier est ouvert à tous. Nous cherchons des personnes qui ont envie de travailler avec nous. Tous les postes sont ouverts aux femmes et d’ailleurs beaucoup se sont féminisés depuis une dizaine d’années (*).
L’exemple le plus concret est le métier de contrôleur. D’autres sont plus en retard, notamment tous les métiers techniques comme celui d’opérateur de maintenance sur les voies ou les caténaires. Des femmes conductrices existent mais encore en petit nombre. Lors des recrutements, nous avons peu de candidates mais la SNCF s’engage à recruter le pourcentage de femmes correspondant au pourcentage de CV féminins reçus. Si pour 100 postes de conducteurs, on reçoit 10% de CV féminins, on engagera 10 femmes !
Pourquoi participez-vous à la Biennale ?
C’est un vrai souhait. Lors des deux premières éditions, la SNCF était présente mais moins active. Cette fois-ci, c’est pour nous une occasion de communiquer en interne et en externe. Nous avons commencé par organiser un petit quizz pour notre personnel auquel pour l’instant près de 200 personnes ont répondu. Nous invitons à Saint-Malo le vendredi 9 décembre les responsables ressources humaines des huit unités locales de la région Bretagne et ensemble nous irons visiter la Biennale avant de travailler avec des représentants du pôle national de l’égalité.
Enfin, pour la communication externe nous tiendrons un stand durant les deux jours de la Biennale sur lequel trois cheminotes viendront témoigner : une opératrice de maintenance, une ingénieure et une conductrice de train. Nos objectifs sont doubles : communiquer sur la féminisation de nos métiers, et notamment montrer que l’égalité salariale est possible, et rappeler aux cheminots que dans notre entreprise beaucoup de choses existent déjà en matière d’égalité.
Cette Biennale est aussi pour nous l’occasion de rencontrer tous les acteurs régionaux qui travaillent sur ce thème. Nous avons déjà beaucoup appris dans les réunions de préparation, qui nous ont permis de rencontrer des gens de tous les horizons, notamment en termes de communication. Nous sommes souvent amenés à faire des affiches ou à présenter notre entreprise dans des salons. Nous comptons porter une attention particulière à la présence des femmes aussi bien sur nos affiches que dans nos discours pour dire qu’elles sont les bienvenues à la SNCF. La création du poste de chef de projet que j’occupe était aussi destinée à mettre en avant cette question-là.
Propos recueillis par Geneviève Roy – EGALITE
(*) Au 31 décembre 2010, le personnel féminin de la SNCF Bretagne comptait 687 agents soit 18,9% de l’effectif total de la région : une augmentation de 0,6% par rapport à l’année précédente. Sur les 56 nouveaux agents recrutés, 16 étaient des femmes soit un taux de féminisation de 28,5%.
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