Les hommes, des féministes comme les autres Des féministes de tous poils !

François Poullain de la Barre (détail) © Emilie Kennedy

Que le monde était simple lorsqu’il était « binaire » ! D’un côté les hommes, la force, le pouvoir et de l’autre, les femmes, la douceur et le foyer… Chacun à sa place, de privilégiés pour les uns et de dominées pour les autres. Mais il a fallu au grand dam de certains que ces dernières finissent par s’ériger contre cette domination masculine !

Le féminisme serait une affaire de femmes, pensez-vous. Alors, l’égalité entre les femmes et les hommes, ne serait portée que par les premières et ignorée par les seconds ? Si tel avait été le cas, aucune avancée, ne serait-ce que législative, n’aurait été possible. L’égalité se fait ensemble !

Illustration mathématique imparable : avec seulement 1,6% de députées en 1975 et 5,3% en 1983, les lois de Simone Veil, sur l’IVG, ou d’Yvette Roudy, sur l’égalité professionnelle, ont bien été votées par des hommes ! Conclusion : il y aurait des hommes féministes qui s’ignorent sur les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat…

Pour vous, les hommes féministes seraient plutôt les jeunes hommes impliqués dans les mouvements mixtes de la fin des années 90, parce que leurs aînés étaient rejetés par les années « MLF » ?

Poullain de la Barre © Emilie KennedyCe serait oublier bien vite ou méconnaître que des hommes ont dénoncé les inégalités sexistes depuis plus longtemps, dans leurs écrits, comme Poullain de la Barre en 1673, ou Stuart Mill en 1867 (*), ou en créant la première association féministe, comme Léon Richer en 1869.

Mesdames, vous avez eu Olympe de Gouges et Simone de Beauvoir, messieurs, vous avez désormais vos légendes féministes !

Mais que signifie être féministe quand on est un homme ?

Comment le définissent-ils ? Comment s’engagent-ils ? EGALITE a fait son enquête et a interrogé des féministes de tous poils et de tous âges : des élus, des chercheurs et scientifiques, des militants associatifs, des médecins…

Certains se disent « profondément » féministes, d’autres, comme Eric Fassin dont nous publions une interview aujourd’hui, le revendiquent d’autant plus que ce « label reste illégitime ». Mais ces hommes, attentifs à ne pas reproduire des relations de domination masculine, hésitent parfois à se déclarer « féministe », préférant « pro-féministe », « pour » l’égalité, « avec » les femmes.

Et vous, messieurs, qui allez lire ces témoignages ou ces récits, êtes-vous féministes ?

Répondez au test que nous mettons en ligne jeudi prochain, et s’il révèle que vous êtes féministes, écrivez-nous pour faire votre « coming out » sur notre site !

 EGALITE

(*) François Poullain de la Barre, De l’égalité des deux sexes, 1673, De l’éducation des dames, 1674, et De l’excellence des hommes contre l’égalité des sexes, 1675.
John Stuart Mill, De l’assujettissement des femmes, 1867.

 

print