Tribunes Pétition pour ne pas exclure les femmes de la révolution tunisienne
Une initiative de femmes tunisiennes relayée en France :
La Tunisie traverse actuellement une période exceptionnelle de son histoire qui induit des transformations majeures voire radicales dans l’ensemble de sa structuration administrative, politique et juridique.
Ce pays, dont le peuple a admirablement mené une révolution dont les mots d’ordre étaient liberté et dignité, a démontré une mobilisation populaire pour ces valeurs et il est impératif de concrétiser ces aspirations et cette maturité à travers les réformes politiques et sociales qui consolident les droits de tous les Tunisiens et surtout les droits des femmes.
Nous, femmes tunisiennes, exprimons à la fois une fierté de cette révolution qui appartient à tous les Tunisiens et une détermination pour qu’ils n’en soient pas dépossédés.
Nous sommes animées par une vive conviction que ces réformes institutionnelles et politiques se doivent d’être garantes d’une égalité parfaite dans les droits et les devoirs. La femme tunisienne est une femme moderne qui participe activement à dessiner le paysage politique social et culturel du pays. Il est donc impératif que ces réformes consacrent la séparation du religieux et du politique et garantissent l’égalité et les droits de tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes à une vie politique et sociale émancipée et digne.
La scène politique actuelle est instable, et des négociations sont en cours pour la reconnaissance de tous les partis politiques qui en font la demande. Nous exprimons par conséquent notre réserve quand à l’intégration dans le paysage politique de mouvements religieux ou à idéologies totalitaires et sectaires dans l’absence d’une réforme constitutionnelle qui garantisse la séparation du politique et du religieux.
Nous exigeons que la constitution de notre pays soit garante de nos droits. Pour cela, elle se doit de comporter deux articles qui ne sont pour nous pas négociables :
– la séparation du religieux et du politique.
– l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle où des inégalités persistent, concernant les droits successoraux, notamment.
Il est indispensable que les réformes garantissent le caractère constitutionnel et irrévocable des droits dont jouissent les femmes tunisiennes et les Tunisiens généralement et garantissent leur respect effectif. Ces garanties sont indispensables pour que cette phase de transition soit menée à terme dans de bonnes conditions et afin de restaurer la confiance dans les différents acteurs politiques existants et émergents et renforcer finalement la conviction des Tunisiennes et des Tunisiens qu’ils ne seront plus jamais dépossédés de leur révolution.
20 Janvier 2011
Premières signataires :
Asma Gharbi, chargée de relations publiques,
Rania Majdoub, étudiante
Nadia Chaabane, enseignante
Samia Chabane, orthophoniste
Salma Elghzal, étudiante
Cyrine Bel Hedi, Etudiante,
Raja Bouziri, Maître Assistante
Lamia Haouat, étudiante
Dora Jrad, urbaniste
Saida Hamrouni, Enseignante
Lilia Hamrouni Kharrat, conservateur de bibliothèque
Safia Sfar, cadre dans les assurances
Amel Messidi, cadre
Fatma Messidi Houas, Mère au foyer
Ymen Chakroune, Etudiante
Nadia Saiji, Artiste
Najela Saiji, Artiste
Sara Horchani, rédactrice
Mariem Amami Myers, ingénieur Biomédicale
Mahdoui Faten, étudiante
Chérifa Jaïbi, Chargée de communication évènementielle
Zeineb Nasri, responsable export
Najah Zarbout, artiste plasticienne
Wissal Jaidi, institutrice syndicaliste
Raja Basli, designer graphiste
Faouzia Drissi Majdoub, chef de service OACA
Hana Sendi, étudiante
Chema Triki,consultante en management
Dhoha Rekik, étudiante
Alia Drissi, fonctionnaire OACA
Asma Kouraichi, étudiante
Imen Chakroun, étudiante
Dajla Aoussi, actrice
Hanene Ben Amara, étudiante
Wala Kacimi, chef de projet
Fatma Ben Abderrazak, étudiante
Haifa Jmour, étudiante
Amira Rammah, Professeur adjointe
Zeineb Trabelsi, enseignante
Sonia Garziz, infographiste
Ines Barouni, étudiante