Violences faites aux femmes 25 novembre 2010, l’heure des bilans
Edito
25 novembre 2010, c’est l’heure des bilans : un an déjà que le label « grande cause nationale » a été attribué à la lutte contre les violences faites aux femmes. Ce label permet aux associations membres du collectif un accès privilégié aux médias pour diffuser des campagnes de communication, faire passer des messages… ou pas.
Dans une enquête réalisée par Auféminin.com en collaboration avec l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes, il semble que les personnes interrogées connaissent bien la réalité des violences. Mais de certaines violences seulement : les violences conjugales ou intrafamiliales (mariages forcés, excision, inceste…) parce qu’elles ont fait l’objet de campagnes nombreuses, et même d’une loi en juillet dernier.
Mais qu’en est-il pour les autres formes de violences qui ont lieu au travail, à l’école, à l’université ou dans l’espace public, comme les agressions, les viols, le harcèlement sexuel et sexiste des collègues et patrons, camarades et enseignants, lors d’activités sportives ou culturelles, la prostitution ou même les propos sexistes ?
Comment ne pas revenir en cette journée internationale pour l’élimination des violences à l’encontre des femmes sur la polémique autour du chanteur Orelsan et ses propos ouvertement sexistes et violents, « adoubé » par le ministre de la culture et même nominé aux MTV Music Europe Awards ?
Comment les acteurs et actrices engagés dans cette lutte peuvent-ils parvenir à libérer la parole des victimes, les inciter à mettre des mots sur les maux si les premiers sont détournés pour taire les seconds par les pouvoirs publics, censés les combattre, ou encore dans l’enceinte des tribunaux, censés les condamner ? Il n’est pas tout de dire, encore faut-il aussi être capable d’entendre le message : le sexisme est encore bien présent dans notre société, les violences n’en sont que les illustrations les plus flagrantes.
Ces manifestations ne sont pas l’apanage de notre pays, tous les pays sont concernés. Elles sont universelles à l’inverse du respect des droits des femmes, de toutes les femmes, des femmes immigrées ou handicapées, dont les violences sont « pudiquement » cachées derrière un voile opaque. Cachez ces violences que l’on ne saurait voir !
Égalité choisit, dans ce dossier, de garder les yeux ouverts et une oreille attentive à ces souffrances ici et ailleurs. Et, avec toutes les femmes, de dire haut et fort : STOP ! La honte doit effectivement changer de camp !
EGALITE