Sport Rugbywomen
Pierrick Bardey, ex-champion de rugby, entraîne des rugbymen ainsi que des rugbywomen, dont le club des étudiantes de Sciences po Toulouse.
Y a t-il des différences de jeux entre filles et garçons ?
Il y a un certain nombre de différences entre le rugby féminin et masculin. Le rugby féminin se joue à 7 au lieu de 15, principalement par manque d’effectifs, et il a des règles de jeu différentes: on ne pousse pas dans les mêlées par exemple. Le terrain n’est pas le même, celui des filles est un demi-terrain.
Quelles sont les spécificités des entraînements féminin et masculin ?
Sur le terrain les filles sont plus attentives, l’entraineur a moins besoin de crier. Par contre, comme il n’y pas de modèles, étant donné qu’on ne voit pas de rugby féminin à la télé, il doit montrer beaucoup plus aux joueuses. Disons que c’est moins naturel chez elles. Les garçons ont presque tous des bases, on passe donc moins de temps à expliquer. Mais ils sont souvent moins attentifs et il faut être plus autoritaire avec eux.
Que pensez-vous de l’invisibilité du rugby au féminin ?
Je regrette qu’aucun match ne soit retransmis à la télé, ni sur les chaînes nationales, ni sur la TNT. Même sur FR 3 Midi-Pyrénées, la région du rugby, on voit très rarement des sujets sur les rugbywomen. Et pourtant les filles sont fortes. Le 1er septembre dernier à Londres, l’équipe de France féminine de rugby est tout de même arrivée en demi-finale de la Coupe du monde, battue par celle de Nouvelle Zélande, les redoutables Black Ferns, championnes du monde depuis vingt ans ! Les gradins n’étaient pas vraiment remplis lors de cette compétition.
Propos recueillis par Caroline Flepp ÉGALITÉ