Politique Un an après le massacre du 28 septembre 2009, n’oublions pas les femmes de Guinée!
Il y a un an, le pouvoir guinéen perpétrait un massacre durant une manifestation pacifique. Plus de cent femmes y furent victimes de viol. Les coupables courent toujours et le président du pays est toujours en place.
Le 28 septembre 2009, Forces vives, qui comprenait des partis politiques et des membres de la société civile, organisait un meeting au Stade du 28 Septembre de Conakry, en signe de protestation contre le pouvoir militaire en place depuis 1984 et notamment contre la candidature du capitaine Dadis Camara, président auto-proclamé depuis 2008, qui avait promis de ne pas se présenter aux élections présidentielles. Tout Conakry était descendu dans la rue, des dizaines de milliers de personnes, femmes, enfants, vieux se dirigeaient vers le stade.
La réponse du pouvoir contre cette manifestation pacifique fut d’une extrême violence. Plus de cent femmes furent violées dans le stade et on a décompté plus de cent cinquante morts et disparus. De nombreux corps disparurent des morgues des hôpitaux. Un grand nombre de femmes violées se sont réfugiées au Sénégal, sans prise en charge particulière.
Toute la Guinée s’est soulevée contre le massacre et les viols, mais si les responsables sont connus, aucun n’a été arrêté. En octobre 2009, la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé que la situation en Guinée faisait l’objet d’une analyse préliminaire. Le 7 novembre 2009, une marche du pagne blanc, en hommage aux femmes guinéennes violées et tuées, était organisée à Paris par les femmes des Forces vives. Un premier tour des élections présidentielles a eu lieu le 27 juin 2010. On attend toujours le second tour, qui était prévu le 19 septembre.
Sanaba Coné Camara. Collaboratrice Guinée ÉGALITÉ